OÙ ?
En centre-bourg, de chez-moi à partout.
Centre-bourgs et dévitalisations
Petites villes et centre-bourgs
Dans l’imaginaire populaire, les petites villes sont celles que l’on traverse parfois en voiture ou en
train, celles où se trouve le « super gîte qu’on a loué avec des copains » , ou celle où vivent nos
grands-parents. Cette enquête porte sur les petites villes. Si vous n’êtes pas habitués à travailler sur ce
sujet, si vous ne vous n’en habitez pas une, vous vous direz peut-être que c’est très spécifique comme sujet
de travail. Mais d’après l’INSEE plus de 21 millions de personnes peuplent les aires urbaines de moins de 20
000 habitants et habitantes ou de territoires « hors unité urbaine ». Cela représente plus de 38% de la
population française répartie dans 31 445 communes (chiffres de 2017).
La petite ville, c’est donc le quotidien de beaucoup d’entre nous ainsi qu’un sujet de travail à fort enjeu
lorsque l’on s’intéresse à ce à quoi ressemble la France du XXIe siècle et que l’on a envie de participer à
l’amélioration du cadre de vie des Français. Nos petites villes, celles-là même qui abritent un tiers de la
population française, font face à de nombreux enjeux qui impactent directement leurs habitants et
habitantes.
Répartition de la population française en 2017 selon la taille de l’unité urbaine
Source : Insee, recensement de la population 2017, unités urbaines 2020.
Le centre-bourg
Le centre-bourg, c’est le « cœur historique », le « centre-ancien », le parvis de l’église, la place du
marché, de ces petites villes. L’agence d’Urbanisme de la Région Angevine définit le centre-bourg ainsi :
Noyau, le centre-bourg centralise souvent la majorité des activités animant la petite ville. Elle
cristallise donc aussi beaucoup des indices de sa dévitalisation.
La dévitalisation des centre-bourgs
On parle de « dévitalisation », de perte de dynamisme et d’attractivité. À priori, le sujet principal est la
perte de population dans ces petites communes. Ainsi, c’est pour augmenter leur nombre d’habitants et
d’habitantes, et particulièrement de jeunes et de familles, que les maires et les mairesses font, par
exemple, appel à des bureaux de conseil pour des projets de « revitalisation ».
Le sujet de la dévitalisation des centre-bourgs ne réside pas seulement dans l’étude de leur démographie,
puisque l’enjeu est aussi de conserver ou améliorer des cadres de vie agréables et durables pour leurs
habitants et habitantes. La qualité du cadre de vie, est plus subjective et difficile à mesurer, on peut
cependant la relier à des données quantifiables.
Les maires et mairesses reçoivent l’appui des collectivités de plus grandes échelles (agglomération,
département, région) car l’enjeu de la vitalité des centre-bourgs représente un enjeu plus large. D’abord,
parce que si les petites villes désemplissent, c’est que les plus grandes accueillent de plus en plus
d’habitants et d’habitantes, et font face à de plus en plus d’enjeu de densité et d’étalement urbain.
Ensuite, parce que les centre-bourgs servent de centralité à des territoires encore plus petits, aux
hameaux, aux maisons dispersées sur le territoire.
Lumière sur les centre-bourgs : une occasion à ne pas manquer
Depuis les années 2000 et la revitalisation des centre-bourgs ruraux et périurbains est un sujet qui revient
régulièrement au cœur des décisions politiques nationales.
Depuis quelques années plus particulièrement, certains bureaux d’architecture et d’urbanisme ont choisi de
faire du sujet des petites villes leur cœur de métier. Cette stratégie répond aussi à la création de projets
nationaux mis en place pour répondre à la demande des maires, mairesses, habitants et habitants des petites
villes françaises.
En 2018, 2,4 millions d’euros ont été engagés sur 5 ans (2018-2022) dans le plan national « Action cœur de
ville », afin d’accompagner 234 « villes moyennes, qui jouent un rôle de centralité au sein des régions »,
d’après le site l’ANCT [consulté en février 2023]. Le programme se poursuit pour la période 2023-2026 avec
2,5 millions d’euros supplémentaires. Et le 1er octobre 2020, a été lancé le plan « Petites villes de demain
», porté par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires (ANCT), avec plusieurs partenaires, dont la
Banque des Territoires, l’Agence nationale de l’habitat (Anah), le Cerema et l’Ademe, pour les villes de
maximum 20 000 habitants et habitantes.
Ces deux programmes symbolisent la croissance de l’attention portée, dans les dernières années sur les
petites communes, et semblent une occasion à ne pas manquer. Les données, et les moyens techniques et
financiers mis à la disposition de certaines communes de petites tailles sont sans doute à accroître, mais
représentent en tous cas des opportunités sur lesquelles s’appuyer, et un cadre propice pour mener une
enquête approfondie sur l’un des marqueurs importants de la dévitalisation des petits centre-bourgs : la
vacance commerciale.
De «chez-moi» à partout
Moins de 20 000 habitants et habitantes
Certes, chaque centre-bourg fait face à des enjeux spécifiques (de par sa forme urbaine, son paysage, ses
relations avec des centralités voisines, les caractéristiques socio-démographiques de sa population, son
rattachement aux voies de communications, son histoire et son patrimoine, etc…), cependant certaines
dynamiques sont comparables ou semblables dans des communes d’autres territoires. Le champ de l’enquête
s’élargit donc, au gré des opportunités de rencontre et des sujets spécifiques, afin de parcourir les
territoires de l’Isère, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la France.
En revanche, afin de proposer des réponses spécifiques à l’échelle des centre-bourg, les sujets et exemples
de communes sont ici cantonnées à des communes de la taille de celles visée par le programme Petites Villes
de Demain : c’est-à-dire des communes de moins de 20 000 habitants et habitantes (celles au sujet desquelles
on constate un manque de données statistiques, par ailleurs.)
« Chez-moi »
Depuis le début de l’année, La Côte-Saint-André est officiellement mon « chez-moi ». Commune iséroise de
moins de 5 000 habitants, elle représente un support à portée de main pour cette enquête. L’enquête commence
donc ici, par praticité déjà, et car commencer cette enquête auprès des acteurs du territoire qui est
maintenant le mien, c’est aussi, sur le plan personnel, le moyen de comprendre et de m'intéresser à ma
nouvelle commune.
Par ailleurs, La Côte-Saint-André est actuellement engagée dans un projet de revitalisation de centre-bourg
et fait partie du programme Petites Villes de Demain. Il est donc particulièrement intéressant d’enclencher
ma recherche en ce moment (2023) : quels sont les constats faits lors de cette étude concernant les locaux
commerciaux du centre-bourg ? Quelles sont les pistes de projets proposées ?
Enfin, la Côte-Saint-André joue un rôle de centralisé à l’échelle de la Bièvre : de nombreux services et
commerces servent aux habitants des communes voisines. Quelles dynamiques à l’échelle du « grand territoire
» sont en place pour tirer parti de ces flux ? Et lesquelles sont en projet ? Quel est leur impact sur la
vacance commerciale ?
Partout ? Échantillonnage en « boule-de-neige »
L’enquête empreinte à la sociologie le principe d’échantillonnage en « boule-de-neige » .
Les sujets d’études sont des personnes proches (ou des connaissances) des sujets d’études interrogés
précédemment. Ainsi, il est difficile de définir à priori jusqu’où cette enquête ira, car chaque élément de
l’enquête nous emmènera vers une autre personne à interroger, un autre rapport à lire. Concrètement, chaque
entretien se conclut par exemple par la question : qui dois-je rencontrer après vous ?
« Un sondage est dit en boule de neige lorsqu'on demande aux premières personnes interrogées d'en indiquer d'autres qui soient concernées par l'enquête : la même demande leur sera adressée et ainsi de suite. Le sondage en boule de neige a une visée exhaustive sur un territoire donné (il ne s'agit pas de constituer un échantillon) et procède le plus souvent par entretiens semi-directifs. » (COMBESSIE, 2007)